vendredi 17 mai 2013

Lucky - Donna Summer (1979)


 
"Lucky" est probablement l'un des morceaux les plus étranges du répertoire de Donna, mais il n'en reste pas moins excellent. Il est gravé pour la première fois sur le double-album "Bad Girls" qui sort en 1979, album musicalement très riche. On passe du rire aux larmes, du sexe à l'amour. D'ailleurs, "Bad Girls" fait partie de mon Top 3 des meilleurs albums de Donna Summer, toutes périodes confondues. Beaucoup de musiciens ont collaboré sur cet album, et Giorgio Moroder semble se mettre en retrait, laissant plus de champ qu'auparavant à Pete Bellotte, qui se révèle être un musicien fort doué.
Sur le premier disque de ce double-album, on retrouve 8 morceaux disco, tous dans la même veine rock, à part peut-être "Can't Get To Sleep At Night" qui s'oriente davantage vers un son purement disco. C'est également sur ce premier disque que sont gravés les succès "Hot Stuff", "Bad Girls", "Walk Away" et "Dim All The Lights". Ce dernier titre crée la surprise : il est écrit, musique et paroles, par Donna elle-même. Mais ce n'est pas tout : la diva s'investit comme jamais auparavant sur cet opus, puisqu'elle co-écrit beaucoup de morceaux et écrit seule deux ballades, "There Will Always Be A You" et "My Baby Understands". La face A du second disque, justement, est dédiée à 4 ballades. Et enfin, pour clôturer l'album, on retrouve sur la face B de ce deuxième disque 3 morceaux disco qui dévient vers l'électronique et le bizarre. "Our Love", dont la musique est signée Giorgio Moroder, possède un refrain des plus étranges qui se contente d'une batterie et de la voix de Donna. Sa voix, justement, parlons-en. Majoritairement, Donna chante sur cet album avec son timbre naturel, et sa voix se révèle être extraordinairement puissante, particulièrement sur "Dim All The Lights". Mais dans "Lucky", dont la musique est aussi de Moroder, elle renoue avec sa petite voix sensuelle des débuts. Elle montre ainsi l'étendue de son talent et cloue le bec de ceux qui la surnommaient "le sexe chantant". Oui, on peut faire du disco et avoir du talent.
Pourtant, l'opus "Bad Girls" garde toujours comme ligne conductrice ce thème du sexe, mais il n'est plus simulé, il est seulement sous-entendu dans les paroles, paroles qui racontent la vie d'une prostituée, entre désir et tristesse. Les photos sur la pochette et à l'intérieur de l'album sont toutefois sans ambiguïté : on retrouve une fois de plus Donna dans une tenue des plus dévêtues - cette fois-ci sous un lampadaire - mais à force, ça n'amuse plus : elle aurait dû carrément se mettre à poils, ça n'aurait pas été un grand pas à franchir pour elle, mais ça aurait été une bonne surprise pour nous... Durant l'été 1979, elle donne même une interview dans le magazine porno "Penthouse" de Bob Guccione : pas de photos X, mais elle nous parle de sexe sans tabou. 
Mais revenons à l'album "Bad Girls" et parlons de détails plus techniques. Ce double-album est co-écrit par beaucoup de musiciens, disais-je plus haut. En effet, on retrouve la collaboration, entre autres, de Keith Forsey, de Harold Faltermeyer, de Bruce Roberts et de Bruce Sudano, ce dernier étant l'un des membres du trio 'Brooklyn Dreams' et futur époux de Donna (ils se marieront durant l'été 1980). D'ailleurs, sur les photos à l'intérieur de l'album, Donna, grimée en prostituée, pose avec les 'Brooklyn Dreams'. En revanche, aucune trace de Paul Jabara sur ce disque.
Quand on se penche sur les crédits, on retrouve Faltermeyer aux arrangements, et toujours le tandem Moroder/Bellotte à la production. L'album a été enregistré à Los Angeles. Donna Summer dresse également une longue liste de remerciements, qui commence par Neil Bogart et se termine par Dieu. Nous savons en effet que Donna commence à se tourner vers la religion, à cette époque.  
Inutile de mentionner que "Bad Girls" sort dans le monde entier, mais signalons qu'il existe un tirage limité de cet album : pour le distinguer des autres, le vinyle est translucide.
Les singles "Hot Stuff" et "Bad Girls" restent aujourd'hui encore les plus vendus de la carrière de Summer. En 1979, ils se sont classés n°1 dans les charts. Le simple suivant, "Dim All The Lights", a lui aussi connu un grand succès.
"Lucky", en revanche, est paru en face B sur certains pressages du single "No More Tears", duo de Summer avec Barbra Streisand, sorti également en 1979.
Ci-dessous, retrouvez Donna qui interprète en live "Hot Stuff" :
 
 


       

13 commentaires:

  1. "BAD GIRLS " fait pour moi aussi parti de mes LP disco fétiches, aux cotés de "knock on wood" d'Amii Stewart et "leave a light " d' Eruption ...que du bonheur cette année 79! J'ai tout de suite adoré la trilogie electronique à la fin du disque qui s'enchaine à merveille ... mais c'est vrai qu'il y a aussi de belles ballades , du disco rock , du disco- country , du disco-brazil... il y en a pour tous les gouts, sans que le disque ne s'enchaine de manière disparate . A juste titre , ce disque est considéré comme LE dernier grand Donna : "On the radio " étant une compilation avec 2 inédits ( bien que beneficiant de magnifiques mixages entre les chansons, arrangés par Moroder : voir nottament le superbe enchainement entre" love to love" et "try me " ).

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    1. bien vu ! tiens, je vais dresser une top list de mes lp préférés... je pense qu'on a à peu près les mêmes à l'esprit !
      Pour les enchainements sur "on the radio", oui en effet, ca apporte un + à des titres que l'on connaît déjà... c'est donc plus qu'une compilation qu'ils auraient sorti juste comme ça, à la va-vite, et c'est ça qui donne un intérêt à ce disque ! Quant au double album "Bad girls", je pense que c'est pour ça que c'est mon préféré de sa période disco, parce qu'il explore différentes sonorités (on avait eu droit déjà à une face "électronique" sur "Once upon a time", d'ailleurs ils ont dû suivre ce concept pour "Bad Girls", mais tu vois, je n'arrive pas à accrocher avec "Once upon a time", même si j'aime beaucoup les titres qui sont dessus.)

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  2. je pense que c'est parce que "once upon a time " a été enregistré à la va -vite dans des conditions proche du live ... sous mixé (à l'exception de la face electro arrangé par moroder )et sorti trop vite sous la pression de la Casablanca. Le père Giorgio , overbooké , aurait laissé à pete bellote & keith forsey le soin d'arranger le reste de l'album ( ceux çi n'hésitant pas à réutiliser un sample de leur " watch out for the boogie man "pour finaliser certains titres du lp ...!)Au final , on a ,je trouve une impression d'inachevé : une chouette demo de ce qui aurait pu etre un superbe album comme "bad girls ".... mais malgré tout j'aime aussi !

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    1. oui, j'avais lu sur wikipedia un truc du genre, que c'était un album sans âme et vite réalisé... mais merci pour tes géniales précisions ! Que faisait Giorgio pour etre si dépassé ? C'est vrai qu'il avait d'autres artistes à s'occuper... peut être est ce pour ça que sur "Bad Girls" il a laissé le soin à d'autres d'écrire en grande partie les titres, car il avait eu la (mauvaise?) expérience de "once upon..." et il savait qu'avec les 3 Degrees, Suzi Lane, les Sparks etc...à s'occuper, il ne pourrait pas donner le meilleur de lui même sur l'album de Donna, et donc pour eviter une semi-réussite, comme je le disais, il s'est mis en retrait. Enfin ce n'est qu'une supposition. Quelle folie aussi de s'être engagé dans un tel contrat avec Casablanca (réaliser tant d'albums pour Donna en si peu de temps) ! En tout cas tu m'en apprends une belle avec le sample...ce qui voudrait dire que Giorgio a un vrai talent d'arrangeur, que n'ont pas Bellotte et Forsey !!

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  3. c'est sur ! pour l'emprunt : écoute le debut du titre de traxx et ensuite écoute "rumor has it " : c'est assez flagrant !

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    1. ps : En fait c'est plutot " once upon a time " , on dirait carrément l'instrumental de "watch out for the boogie man "!

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    2. ok merci mister Alex, quand mon ordi ne buguera plus, je pourrai voir ça sur youtube !

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  4. ps 2 : concernant " LUCKY " , pour l'anecdote quand je l'écoutait sur une vieille K7 en voiture , mon père trouvait la musique rigolote parce qu' " on dirait un bruit de botte en caoutchouc qu'on retire de la vase " ... hum ! quelle poésie !

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    1. c'est sur, moi aussi ça m'a fait bizarre ces "pouet" sur la caisse claire... Dis moi, entre le B devotion qui "fait l'amour à la voiture" et cette "botte qu'on retire de la vase", ton pere avait de droles d'idées LOL... quoique pour le B devotion je t'avais fait la même remarque...

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  5. LOL , oui j'adore ce genre d'appréciations haute en couleur ....!!!

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  6. ps : sûr le meme sujet as- tu reécouté " with your love " pour entendre les hénissements de cheval electronique ? lol !

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  7. non lol, d'ailleurs ça fait un moment que je ne l'ai pas écouté ! pourtant j'adore ce titre, et maintenant je me rappelle de quoi tu veux parler par "hénissements", ces "heeeeeinnn" dans l'intro ! moi, ça ne m'avait pas marqué lol

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  8. Oui , voilà les " heeeinnn " c'est ça ! Je suis bêtement mort de rire en y repensant !

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